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J'en ai par dessus la tête
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26 mars 2001

Môssieu veut apprendre...

Eh oui ! Môssieu  veut apprendre une langue étrangère que je maîtrise plus ou moins bien.
Alors Môssieu me demande de l'aider. Ce que je fais du mieux que je peux, vu le néant d'où il part, même en français.

Je connais certaines de ses lacunes, et je prends la mesure de l'abîme dans lequel il est en réalité. Patiemment, ce matin je lui explique le B.A. BA des langues, ainsi que les raisons et la nécessité de connaître les bases. J'y consacre toute la matinée. J'aurais pu faire autre chose pour moi. Non, je lui ai offert mon temps.

Il me dit OK, je comprends, tu as effectivement raison.

13 heures ce même jour.
Il cherche comment dire : "je suis". Il me propose "suis-je" dans la langue étudiée.
Je lui indique que ce n'est pas ça. Erreur fatale, il ne me posait pas la question, il voulait que je lui dise qu'il avait raison. Selon sa vision des choses, l'important n'est pas d'apprendre, de se corriger lorsqu'on fait une erreur, l'important c'est qu'on ne le contredise pas, et surtout qu'on lui donne toujours raison, même lorsqu'il se trompe. Alors, le plus sûr chemin pour progresser selon lui est d'affirmer "Oh avec toi, c'est toujours pareil, tu m'embrouilles, je ne sais plus ou j'en suis". Et blablabla et blablabla...

Entendons-nous bien, à ce stade, de la manière dont il s'exprime, si quelqu'un entrait dans la pièce, cette personne aurait la certitude que je suis l'enquiquineuse de service qui se serait évertuée à lui demander l'impossible, qui serait allée jusqu'à le harceler. Je le lui fais remarquer. Peine perdue, il continue et s'étonne qu'après un certain temps je l'envoie sur les roses. Quand il n'y a plus moyen de discuter, que je suis ainsi mise à l'index, je finis toujours par partir en vrille, et je crois qu'il le sait. Je crois même qu'il jubile : il n'est plus tout seul à avoir perdu les pédales. Et il devient redoutablement fort pour accuser ses interlocuteurs.

 

Alors chapeau ! merci ! mais  vraiment, MERCI, hein.

Arrivé à ce point là il n'y a plus rien à espérer. Je lui fais remarquer que je lui ai donné toute ma matinée. Candidement il me répond "Mais ça je ne te le reproche pas !
- Non, c'est moi qui regrette d'avoir passé mon temps pour toi, pour produire ce résultat !".
Encore heureux qu'il ne me reproche pas de  répondre  à ses demandes. Ce n'est jamais moi qui m'immisce dans son apprentissage, c'est toujours lui qui vient vers moi pour obtenir une aide dont il a besoin.

Alors, ici, je vais m'autoriser à le traiter de tous les noms, de l'injurier, de brailler toute ma colère. Ça va me permettre de l'oublier, lui et sa nullité d'abruti fini et borné.Ce n'est pas joli, n'est-ce pas, écrit noir sur rose ? Oui mais c'est ainsi, il y a des limites qu'il serait sain de ne pas franchir si "on" veut éviter l'effet boomerang.

17 mai 2018.

J'ai bien progressé dans le domaine. Maintenant,je sais ne même plus entendre ses demandes lorsqu'il a besoin de ce genre de renseignements, voire éviter carrément les demandes, du grand art !

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