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J'en ai par dessus la tête
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14 avril 2001

Droiture contre fausseté.

 

Petit rappel : plongée dans une situation qui ne me plait guère et dans laquelle j'ai le sentiment de m'enliser, je pose directement la question de savoir si je dois ou non croire à ce qu'on essaie par tous les moyens de me faire avaler.

A ma question précise et très directe, très droite, je n'obtiens qu'un évitement du sujet, mais pas de réponse. Pour détourner la conversation on m'interroge "Ça te plait, tu aimes ?" Situation d'autant plus difficile à gérer qu'elle accroît encore le sentiment de malaise déjà très palpable.

Je connais parfaitement la personne qui se targue de détester les mensonges (elle n'en ferait donc pas). Ainsi de son point de vue, en ne répondant pas mais en posant une question subsidiaire elle se croit très maligne, persuadée qu'elle ne ment pas. C'est possible mais les fausses informations ce serait quoi ? Des contrevérités sans doute.

Avec ce tour de passe-passe, je comprends effectivement que toute tentative d'échange est vouée à l'echec, il serait fort malvenu d'exiger quoi que ce soit de plus. Et par dessus tout, j'en déduis qu'on me ment bel et bien. Evidemment, il serait bien pratique que je ne me sente pas blessée, et que je trouve très drôle ce quiproquo. Malheureusement, mon caractère ne me prédispose pas à apprécier ce genre de bonne blague. Et puis surtout, je pense que si je reste dans la conviction que ce qui n'est qu'affabulation est la réalité, dans quels égarements vais-je aller me jeter ? Mon amour propre s'en trouve froissé, je dois bien le reconnaître. Qui pourrait se satisfaire de passer pour la niaise de service, celle à qui on fait prendre des vessies pour des lanternes et qui n'en voit rien, pire, celle de qui il convient de se payer la tête ?

Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, je me dis que je vais faire comme si on n'essayait pas de me faire avaler des couleuvres, c'est à dire comme si on se contentait de ne rien me dire. Très clairement, je préfère passer pour l'ignorante plutôt que pour le benêt du village.

Cette affaire me serrant le coeur, j'ai la sottise de relater les faits tels que je le ai vécus. Mais voyez-vous, c'est très mal, terriblement mal de dire comment les choses se passent. Ah ! oui, au fait, ce n'est pas à ceux qui ne m'ont pas répondu que j'ai expliqué que je n'avais pas apprécié du tout qu'on me prenne pour une bourrique. Non, bien sûr, puisque lorsque je leur ai posé, à eux directement mes questions, je n'ai eu qu'une fin de non recevoir. Alors comme toujours dans ces cas là, il est très malvenu de relater les faits. Il est légitime de faire n'importe quoi, mais  le grand n'importe quoi doit rester secret de famille.

Lorsqu'ils prennent conscience que le pigeon peut exprimer son sentiment, l'indignation est à son comble dans les rangs de ceux qui étaient très convaincus de leur bel esprit . Et là, en toute beauté on  me dit  :

"Tu serais très franche si tu disais ce genre d'énormités en face."

Ainsi donc, je serais fourbe. Dont acte.

En un certain sens, hors contexte,  je ne réfuterais peut-être pas le compliment. Il se trouve que je le crois ici inapproprié. En effet, les énormités proférées n'étaient si je m'en souviens bien que la relation d'événements réels, même si vus par le petit bout de ma lorgnette ils deviennent de facto, subjectifs.

Devant tant de mauvaise foi je ne sais plus rien. Et puis, il me semble bien au cas présent que le  manque de franchise au début de l'histoire, il était bien du côté de ceux qui me mentaient, du côté de ceux qui cherchaient à me faire prendre des vessies pour des lanternes, quand bien même je ne demandais rien à personne, non ? Même si aujourd'hui on me passe la main dans le dos en affirmant, "Mais, non voyons, c'était just a joke". Ah oui ? Mais la narration que j'en fais c'est aussi just a joke, alors !

En résumé :

- on me raconte des balivernes,

- je demande directement et sans agressivité aux personnes concernées, si elles me disent la vérité,

- pour toute réponse, on me réplique "tu aimes ?",

- je ne cache pas que ce petit jeu m'a blessée,

- moralité : je serais fausse.

Ce qui me frappe dans tout ça, c'est les gens qui ont toujours des reproches à adresser aux autres, ont tout à la fois la facilité de reporter sur autrui leurs propres agissements, et dans le même temps refusent de se mettre en face de soi-même. Je m'explique : j'entends toujours dire que je nie, que je réfute, que je refuse d'admettre, que je me trouve toujours de belles excuses. C'est peut-être vrai, mais dans cet exemple précis qui accuse et qui nie, qui refuse d'admettre, qui se trouve de bien belles justifications en m'incriminant, pour donner du sens à leur conduite ?

Car malgré tout, ce serait moi qui ne serais pas franche.

 

 

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