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J'en ai par dessus la tête
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29 avril 2010

La fessée.

La fessée devient affaire d'état, que dis-je affaire européenne, et ça me saoule.

Autant le dire dès le départ, je pense personnellement qu'une fessée n'apprend rien aux enfants, et j'ai élevé mes enfants sans avoir recours à cette forme de sanction... c'est peut-être pour ça que j'ai autant de difficultés avec eux maintenant, d'ailleurs ! Malgré tout je persiste à croire qu'on peut élever, éduquer ses enfants sans y avoir eu recours. Si mes enfants n'entretiennent pas d'excellentes relations avec moi, ils ont toujours été respectueux d'autrui, polis, etc...

Néanmoins, vouloir légiférer la fessée n'est pas à mon sens une solution non plus. Il me semble plus malin de faire autour de soi l'apologie d'une éducation non violente. Expliquer et répéter tout à loisir pourquoi une fessée n'est pas indispensable me semble nettement plus judicieux. Il serait souhaitable aussi de différencier la claque, de la fessée et de la maltraitance. Même si le dosage peut prêter à controverse, il est tout de même utile de marquer les différentes étapes qui conduisent à la violence.

Il y a les ardents défenseurs de la loi, et les défenseurs de la bonne vieille fessée. Je ne me situe ni dans l'un, ni dans l'autre camp. J'ai fait un choix que je ne regrette absolument pas. Je condamne la maltraitance et je suis favorable à toute initiative visant à l'interdire. Mais les arguments de ceux qui jugent trop sévèrement la claque ne me convainquent pas. "On" s'abrite derrière la pseudo-science des psy ou pédopsy. Leurs discours ne sont à mes yeux, qu'un ramassis d'intentions doucereuses, prêchi-prêcha, blabla de bonimenteur qui ne s'appuie sur rien de solide.

"Qui a été fessé, fessera". Mais alors comment puis-je m'expliquer que mes enfants qui n'ont pas été fessés, ni même giflés, giflent leurs enfants ? Dans ce cas de figure, j'avoue que ça me fait mal de voir que mes propres enfants vont dans cette direction. Si je les avais frappés, je me culpabiliserais, je me penserais à l'origine de leurs réactions. Or il n'en est rien. En ce qui me concerne la fameuse maxime me laisse plus que perplexe. Sur quoi s'appuie-t-elle ? A-t-on suffisamment  examiné le cas de ceux qui ne savent pas quel effet produit une claque ? Je n'en suis franchement pas certaine, d'autant qu'il faudrait qu'ils puissent avouer "je n'ai jamais reçu de fessée mais ça ne m'empêche pas d'y avoir recours sur mes enfants". Aveu difficile à obtenir, il me semble.

Quant à ses répercussions sur le psychisme, lorsqu'il ne s'agit que d'une fessée qui n'excède pas deux claques sur les fesses, et pour en avoir personnellement fait l'expérience lorsque j'étais enfant, je me refuse à accepter l'idée qu'elle produira des effets désastreux. Je suis persuadée qu'elle n'apprend rien à l'enfant, (quoique elle enseigne peut-être l'obeissance) mais de là à prétendre  qu'elle traumatise, il y a un abîme qu'il serait bon de ne pas franchir. De même il y a un abîme entre maltraitance et tape sur les fesses, il serait de bon ton de ne pas faire l'amalgame. Pourquoi ne pas tenter plus simplement de populariser une approche éducative non violente, tout en condamnant la maltraitance sous toutes ses formes bien évidemment ? Puis tout comme Dieu qui après avoir créé le monde le regarda et vit que c'était bien, regardons quels effets ont produit nos actions et lorsque nous serons certains qu'elles sont justes, institutionnalisons les, surtout pas avant !

Une question me trotte dans la tête, mettre au coin un enfant ne serait-ce pas aussi humiliant, violent ? Elle est choquante ma question, et pourtant.... G assure qu'une fessée ne l'aurait pas dérangé, lui qui n'en a jamais reçu ! Ça me laisse songeuse.

J'insiste pour dire que la fessée selon moi c'est deux ou trois tapes "évangéliques" comme dirait le père Gilbert, sur les fesses et non une volée de coups violents et répétés à tous propos. Les partisans de la loi anti-fessée partent du principe que donner une claque est un acte de violence. Oui, c'est un acte de violence effectivement qui ne se justifie sans doute pas ; on peut le réprouver sans en faire un acte condamnable, je crois.

Comment et quand allons-nous légiférer la torture morale dans les familles ?

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