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J'en ai par dessus la tête
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22 avril 2001

Que faire lorsqu'on ne comprend plus rien ?

Comment faire en effet lorsqu'on ne se reconnait absolument pas dans les reproches qui nous sont adressés ?

Par exemple tu assures que j'avais des gestes de mépris, pire de répugnance à ton encontre.

Que dans bien des situations, je n'ai pas compris ce qui se passait, je suis bien d'accord. Que tu parles alors de refus de voir la réalité, de négation, pourquoi pas ? Il me semble toutefois qu'il y a un abîme entre aveuglement volontaire ou non, et jugements négatifs, répugnance, écoeurement... En contrepartie avoir ressenti du mépris, du dégout ou de la honte, je ne peux accepter ces affirmations chimériques. Là je parle de moi, et je sais mieux que quiconque si j'ai jamais éprouvé des sentiments aussi négatifs.

Tu prétends que j'aurais un certain talent pour me faire passer pour la victime. Je ne parle que fort rarement de moi, alors comment puis-je me positionner en qualité de souffre-douleur si je ne me raconte pas ? En réalité, je crois bien avoir parlé deux fois de moi. La première fois pour te dire que je pleurais, c'est vrai. La seconde fois, lorsque je suis sortie de mes gonds pour te dire que tu oubliais un peu trop facilement le temps que je t'ai toujours consacré.

Exceptionnellement, je t'ai fait savoir que mon coeur saignait, et tu affirmes que ce jour-là je me suis bel et bien posée en victime. Je ne vais surtout pas tenter la moindre explication sur les raisons qui m'ont poussées à parler de moi. C'était la dernière chose à faire. Je ne l'ai fait qu'une seule fois, je ne l'ai jamais recommencé et je ne t'en reparlerai plus. Je regrette de l'avoir fait puisque les conséquences sont négatives, et si je le regrette c'est uniquement parceque les conséquences sont négatives.

La deuxième fois est le jour ou je suis sortie de mes gonds, non pour t'accabler de quoi que ce soit, mais pour te dire :

- "Stop, tu ne parles que du mauvais, jamais du bon côté des choses."

Et si je regrette de t'avoir dit que je pleurais, je ne regrette absolument pas, cette fois-ci d'avoir remis un peu les pendules à l'heure.

Lorsque tu souffres, tu n'obtiens pas toujours l'aide dont tu as besoin. C'est un fait. Il n'est pas toujours possible, enfin je dirais plutôt qu'il n'est que trop rarement possible d'éviter tes souffrances. Lorsque, après que j'aie remis un peu les pendules à l'heure, tu  me dis : "Oui, c'est vrai, tu as parfois été proche de moi, mais il a fallu que tu me voies en miettes pour en être capable"

Que veux-tu me faire savoir ? Que c'est trop tard ? Que ce que je sais faire dans ces moments-là n'a pas d'intérêt ? Mais alors n'y a-t-il pas contradiction avec ce que tu affirmes quand tu reproches que tu as besoin d'une aide que tu n'obtiens pas ? Si je résume bien, soit tu demandes de l'aide et tu n'en reçois pas, soit on te l'apporte mais puisque ça arrive quand tu souffres, tu considères qu'elle n'a plus de valeur. Cependant, à mes yeux, on demande de l'aide quand on est dans une situation de malheur, non quand tout va bien. De plus lorsque je te dis : je comprends, je vois bien, ta réponse est invariablement "ce n'est pas vrai, tu ne vois rien, tu n'entends rien, tu ne comprendras jamais rien". Mais alors, comment puis-je être parfois capable de te venir en aide lorsque je te vois si malheureuse. Oui, c'est vrai, je m'autorise à me faire croire à moi-même que je ne suis peut-être pas si aveugle que tu ne le prétends.

En outre, lorsque tu vas bien, les attentions gentilles, les moments agréables naissent d'eux-mêmes. Ils existent bien, n'est-ce pas ? Ah ! oui, suis-je bête ! On ne peut guère les compter ceux-là parce qu'ils sont très (trop) faciles !

Alors : que faire pour toi ? Ne sommes-nous pas en train de tourner dans un cercle vicieux, de sombrer dans un  puits sans fond ? En tous les cas c'est le sentiment que j'en ai. Au passage, je m'aperçois que si je me suis mise en colère pour te dire "stop" et que je ne le regrette pas, c'est surtout que ce n'est que depuis ce jour que tu reconnais qu'effectivement j'ai parfois su t'aider. Pour moi c'est un début. Un début de TA reconstruction. Pourquoi je pense ainsi ? Non parce que ça me flatterait que tu me dises que j'ai été une mère absolument exceptionnelle (je ne vois pas comment cela aurait le moindre rapport avec la vérité) mais parce que je me dis que tu fais un pas vers la vraie vie. Cette vie pleine d'imperfections, certes, mais une vie réelle, non  pas une vie romanesque. Et je pense à tort ou à raison que, si douloureux que ce soit pour toi, tu ne pourras être heureuse que lorsque tu puiseras ton bonheur dans la réalité et non dans des contre-vérités.

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